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Le SJBM se positionne sur l’urgence biologique !

avenir

Bon­jour à tous,

Voici les résul­tats (édifiants !) du son­dage sur les exa­mens d’urgence et sur les rôles du bio­lo­giste médi­cal, nous remer­cions les 102 per­sonnes ayant répondu inté­gra­le­ment au questionnaire:

Ques­tion 1 : Selon vous, quels exa­mens doivent impé­ra­ti­ve­ment pou­voir être réa­li­sés sur tout site de labo­ra­toire ?

En l’absence de liste pro­po­sée afin de ne pas influen­cer le son­dage, voici les 18 exa­mens cités en priorité :

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NFS : 78,22 %
TRO­PO­NINE : 76,24 %
IONO­GRAMME ou POTAS­SIUM seul : 52,48 %
TP : 51,49 %
CRP : 47,52 %
DDI­MERES : 47,52 %
PALU­DISME : 34,65 %
TCA : 31,68 %
HCG : 26,73 %
CREA­TI­NINE : 25,74 %
GLY­CE­MIE : 23,76 %
BNP et/ou Pro BNP : 27,72 %
UREE : 16,83 %
FIBRI­NO­GENE : 13,86 %
ECBU : 13,86 %
GAZ DU SANG : 10,89 %
TRANS­AMI­NASES : 9,90 %
EXA­MENS DIRECTS DE BAC­TE­RIO­LO­GIE : 9,90 %

Et dans l’ordre décrois­sant du nombre des réponses par exa­men (à l’exclusion des exa­mens avec réponse unique) :
HIV, MYO­GLO­BINE, GGT, LCR, PRO­CAL­CI­TO­NINE, PHOS­PHA­TASES ALCA­LINES, BIO­CHI­MIE STAN­DARD, FAC­TEURSDE COA­GU­LA­TION, LIPASE, VHB, VHC, RESERVE ALCA­LINE, CPK, PRO­TEINES, BAN­DE­LETTE URI­NAIRE, BILI­RU­BINE, LIQUIDE PONC­TION, PHOS­PHORE, PRO­FIL LIPI­DIQUE, VS, ALCOO­LE­MIE, ACIDE URIQUE, GROUPESANGUIN.

13 per­sonnes sur 102 (12,87 %) ont répondu qu’il faut réflé­chir en termes de délais et non de lieux de réalisation.

Ques­tion 2 : Quel délai maxi­mum entre l’enregistrement et le rendu de ces exa­mens considérez-vous comme accep­table ? Et souhaitable ? Tableau 1

Tableau 2

Plus de 50% d’entre vous pensent qu’une heure entre l’enregistrement et le rendu est sou­hai­table et devrait ser­vir de réfé­rence pour une prise en charge opti­male du patient. 70% d’entre vous pensent qu’il n’est pas accep­table de rendre des résul­tats au delà de deux heures et 99% pensent qu’il faut rendre les résul­tats d’examens urgents DANS LA JOUR­NEE. Il n’est donc pour vous pas conce­vable que l’on rende le len­de­main matin un exa­men sus­cep­tible d’être urgent quand bien même celui-ci aurait été pré­levé la veille en fin d’après midi.

Ces résul­tats amènent à quelques éclair­cis­se­ments et réflexions suc­cinctes de la part du SJBM :
La pro­blé­ma­tique de l’urgence est com­plexe puisqu’il existe dif­fé­rents types d’urgences :

- Vitales

- Fonc­tion­nelles (éviter de perdre la fonc­tion­na­lité d’un organe tel un rein ou des par­ties céré­brales non perfusés)

- Orga­ni­sa­tion­nelles (créa­ti­ni­né­mie pour réa­li­ser rapi­de­ment un scan­ner injecté par exemple)

Ainsi que des urgences :

- Diag­nos­tiques, où il y a néces­sité de poser ou exclure rapi­de­ment un diagnostic

- Ana­ly­tiques, où il y a néces­sité de réa­li­ser rapi­de­ment l’examen sous peine d’obtenir un résul­tat erroné (potas­sium lors d’une hémo­lyse dans un tube EDTA par exemple).Alors que nous assis­tons de plus en plus à une réflexion légi­time sur les DELAIS de réa­li­sa­tion et non lesLIEUX de réa­li­sa­tion, cette réflexion est-elle abso­lu­ment per­ti­nente ? Le SJBM pense qu’il faut nuan­cer. Les deux notions de lieux et de délais doivent être inti­me­ment liées pour les rai­sons suivantes :

- Par défi­ni­tion il ne peut y avoir de délai plus court que lorsqu’un exa­men est réa­lisé sur le site phy­sique de prélèvement.

- Les sys­tèmes de trans­port ne sont pas par­faits : il n’y a pas de cour­sier « de rab » par labo­ra­toire (et encore moins par site) atten­dant aux heures d’ouvertures uni­que­ment dans le cas où il y aurait un exa­men urgent à réa­li­ser sur l’un des sites (par­fois éloignés).

- Cer­tains exa­mens non étique­tés « urgents » au départ par le cli­ni­cien peuvent l’être : NFS avec décou­verte inopi­née d’une hémo­glo­bine à 5 g/L ? Décou­verte d’une tro­po­nine posi­tive alors que la sus­pi­cion d’infarctus sem­blait très faible (épisode quasi asymp­to­ma­tique chez un dia­bé­tique par exemple) ? Décou­verte d’une CRP très élevée chez un enfant qui avait une légère dou­leur abdo­mi­nale (appen­di­cite avec risque de péri­to­nite) ou des symp­tômes uri­naires (pyé­lo­né­phrite) ? Décou­verte d’un INR supé­rieur à 10 chez un patient habi­tuel­le­ment stable sous AVK (inter­ac­tion ali­men­taires et/ou médi­ca­men­teuse récente) ?

La ques­tion sui­vante se pose donc : devrait-on envoyer un cour­sier expres­sé­ment afin de trans­por­ter chaque échan­tillon d’un exa­men qui pour­rait s’avérer poten­tiel­le­ment urgent (voir liste ci-dessus) et qui ne serait pas réa­li­sable direc­te­ment sur le site de pré­lè­ve­ment ? Et en corol­laire, le peut-on en termes de coût ?

Il est impor­tant de rap­pe­ler que dans le cadre de l’urgence, chaque minute compte et un patient ne devrait pas souf­frir d’une perte de chance par un trans­port dif­fé­rant la réa­li­sa­tion de l’examen de 30 minutes voire d’une heure…

La ques­tion a été posée à des­sein sur les lieux (et non délais) de réa­li­sa­tion de l’examen afin de poin­ter le pro­blème sui­vant : la pro­fes­sion assiste, pour le moment impuis­sante, à la flo­ris­sance de sites de pré­lè­ve­ment « coquilles vides » avec un bio­lo­giste « technicien-préleveur-valises » et cette évolu­tion va à l’encontre de la médi­ca­li­sa­tion prô­née par l’Ordonnance Bal­le­reau, de la qua­lité de prise en charge du patient et de la confiance dans la rela­tion avec les pres­crip­teurs. Cette évolu­tion ne favo­rise que les grands groupes finan­ciers et groupes diri­gés par des bio­lo­gistes finan­ciers espé­rant faire des écono­mies d’échelle au détri­ment des patients et des bio­lo­gistes éthiques.

Quels sont les avan­tages à réa­li­ser cer­tains exa­mens urgents sur site ?

- Rapi­dité du rendu de résultat

- Qua­lité de l’examen : 70% des erreurs sont faites lors de la phase pré-analytique et il y a moins de risque d’erreur lorsque l’analytique est lié au pré-analytique sur le site.

- Suivi de toute la chaîne pré-analytique, ana­ly­tique et post-analytique dans un souci de cohé­rence clinico-biologique : en effet l’étude menée par le SJBM sur la médi­ca­li­sa­tion de la pro­fes­sion pointe le fait que l’actuel mor­cel­le­ment des dif­fé­rentes phases ana­ly­tiques est l’une des causes de la démé­di­ca­li­sa­tion de la pro­fes­sion (consta­tée par 87,9% des 407 répon­dants) depuis la réforme.

- Gar­der la com­pé­tence du bio­lo­giste médi­cal : les témoi­gnages de nom­breux jeunes (et moins jeunes !!) bio­lo­gistes pointent le pro­blème du « bio­lo­giste valise » trim­ballé entre les dif­fé­rents sites de pré­lè­ve­ments vides d’automates et per­dant leur com­pé­tence par le fait de ne jamais pas­ser sur un pla­teau tech­nique. Nous avons ouïe dire à plu­sieurs reprises que cer­tains groupes punissent des bio­lo­gistes consi­dé­rés comme trop « rebelles » en leur inter­di­sant l’exercice sur un pla­teau technique …

- Confiance du cli­ni­cien qui connaît d’avance le délai de réa­li­sa­tion d’un examen.

- Meilleure orga­ni­sa­tion des soins, le pres­crip­teur ayant un doute (appen­di­cite etc.) conseillant la réa­li­sa­tion dans un labo­ra­toire dont il sait qu’il pos­sède les auto­mates d’urgence en lieu et place d’envoyer par défaut le patient aux urgences. L’engorgement des ser­vices d’urgences (perte de chance pour le patient et coût impor­tant pour la CNAM) étant notam­ment dû à des pro­blèmes d’organisation (voire dis­pa­ri­tion dans le cas de la bio­lo­gie médi­cale) de la méde­cine de proxi­mité en amont…

Quels sont les inconvénients :

- Perte de temps : la cor­ré­la­tion des auto­mates entre sites et pla­teaux tech­niques ren­due obli­ga­toire par la norme ISO 15 189 est extrê­me­ment chro­no­phage et consti­tue l’un des freins majeurs à la pos­si­bi­lité de réa­li­ser les exa­mens sur place dans un délai com­pa­tible avec l’état de l’art (c’est-à-dire… Le plus rapi­de­ment possible !).

- Perte d’argent : les auto­mates (et la cor­ré­la­tion de ceux-ci avec les auto­mates du pla­teau tech­nique) sont un sur­coût dif­fi­ci­le­ment com­pa­tible avec les baisses actuelles de nomenclature.

La balance pour la qua­lité de prise en charge des patients pen­che­rait en faveur de la mise en place de petits auto­mates d’urgence sur les dif­fé­rents sites mais cela ne peut pas se conce­voir sans :

- Une sou­plesse dans les cor­ré­la­tions entre automates

- Une adap­ta­tion à la hausse de la nomen­cla­ture sur ces exa­mens sus­cep­tibles d’être urgents

- Un assou­plis­se­ment de cer­tains points de la norme afin de ne pas asphyxier les struc­tures de proximité.

 

Ques­tion 3 : Pouvez-vous nous don­ner une ou plu­sieurs situa­tions pra­tiques dans les­quelles votre exper­tise clinico-biologique a été déci­sive dans la prise en charge médi­cale d’un de vos patients ?

Voici quelques exemples non exhaus­tifs (désolé pour les autres anecdotes !!)

- Glo­ba­le­ment, toutes les urgences vitales (ané­mie pro­fonde, sus­pi­cion d’EP, pan­créa­tite aigue, hépa­tite aigue, INR > 10, …) du ven­dredi 18h avec cabi­nets médi­caux fer­més et appel du patient pour conduite à tenir voire du SAMU pour prise en charge au domi­cile du patient.

- Orien­ta­tion vers les urgences : tro­po­nine élevée, DDi élevés, hémo­glo­bine effon­drée aprés prise de contact avec le patient (en géné­ral le samedi aprés midi ou nous sommes les SEULS inter­lo­cu­teurs joi­gnables) et modi­fi­ca­tion trai­te­ment AVK (contact direct avec patient)

- Pan­créa­tite, hépa­tite, sep­sis, mis en évidence le soir ou le samedi en l’absence du méde­cin traitant.

- Anti­bio­thé­ra­pie dans presque toutes les situa­tions infec­tieuses (ECBU, expec­to­ra­tions, selles, etc…) avec conseil sur la prise en charge (PEC) : notre pas­sage dans les ser­vices de micro­bio­lo­gie pen­dant notre inter­nat nous per­met d’acquérir cette com­pé­tences d’expert sur la PEC des divers état infec­tieux : choix et réa­li­sa­tion du pré­lè­ve­ment per­met­tant d’éviter une conta­mi­na­tion par la flore com­men­sale et donc de perdre un temps pré­cieux, choix de l’ATB (en vue d’efficacité et d’éviter l’acquisition de résis­tance et d’effets indé­si­rables pour le patient (cf : phar­ma­cien bio­lo­giste+++)), recherche du point d’appel, évalua­tion de la gra­vité et conseil sur une éven­tuelle hos­pi­ta­li­sa­tion, etc…)

- Petite fille de 4 ans qui se pré­sente au labo le 23/12 pour une sus­pi­cion de gas­tro (dixit le méde­cin!!) avec demande de copro, eps, NFS , CRP. L’ordonnance datait du samedi pré­cé­dent sans aucune notion d’urgence et le méde­cin avait dit aux parents d’attendre, de faire la prise de sang le lundi et qu’il rever­rait l’enfant le jeudi 26/12. Résu­tats: GB=30 000 avec majo­rité de neu­tro­philes et CRP à 458! Méde­cin n’étant pas joi­gnable, j’ai contacté la maman pour qu’elle emmène sa fille aux urgences pédia­triques. Ver­dict: pneu­mo­pa­thie sévère à Pneu­mo­coque, hos­pi­ta­li­sa­tion de 2 semaines et demie.

- Conseil au méde­cin de recher­cher une infec­tion par chla­my­dia devant un ECBU sté­rile avec pyurie.

- Évalua­tion de la date de séro­con­ver­sion toxo­plas­mose au cours de gros­sesses pour élimi­ner une séro­con­ver­sion récente.

- Bilans inutiles expli­qués aux patients : séro­lo­gie chla­my­diae, séro­lo­gie coque­luche… Rem­pla­cés parPCR urines chla­my­diae, PCR coque­luche sur écou­villon nasal…

- Ajout d’un palu­disme chez un patient fié­vreux reve­nant d’un pays tro­pi­cal (oubli de pres­crip­tion par le méde­cin géné­ra­liste). Para­si­té­mie à 9% d’un plas­mo­dium fal­ci­pa­rum rendu 8h après (car bio­lo­giste exer­cant sur un site sans auto­mate, ni même lame ou micro­scope. Le site est vide de bio­lo­giste tous les jeu­dis, ven­dre­dis et same­dis matins… Heu­reu­se­ment que le patient est venu le mer­credi => Patient sauvé.

- Com­plé­ter les bilans de dépis­tages de MST chez le patient ET le/la/les partenaire(s)

- Pré­lè­ve­ment pour sus­pi­cion conjonc­ti­vite d’un nouveau-né. Pres­crip­tion uni­que­ment bac­té­rio stan­dard. Devant la puru­lence de l’écoulement, ajout PCR chlam+gono => conjonc­ti­vite néo-natale à chla­my­diae trachomatis

- Enfant de 5 ans adressé pour sus­pi­cion de teigne et donc pres­crip­tion uni­que­ment à visée der­ma­to­phyte => aspect méli­cé­riques, pas aspect « habi­tuel » teigne => ajout recherche bac­te­rio => TN strepto A culture pure => ttt ATB => amé­lio­ra­tion cli­nique significative

- Patiente avec cyto­lyse hépa­tique et fièvre. Pro­po­si­tion d’une recherche d’une hépa­tite virale. Recherche hépa­tite E posi­tive. Mise en place d’une sur­veillance de l’évolution de la cyto­lyse hépa­tique avec le méde­cin. Infor­ma­tion sur la mala­die (incon­nue du médecin).

- IR clas­sée par le méde­cin au stade 2 au lieu de 3.Le patient fai­sait du sport le matin avant de venir faire son pré­lè­ve­ment (décou­verte suite à un entretien)

- Tro­po­nine 0.51 ng/l: appel du SAMU. Bien sûr pas de méde­cin joignable!!!

- Ges­tion des hyper­ka­lié­mies et des bilans hémo­ly­sés (aver­tis­se­ment du risque d’hyper ou hypoK, for­cer le nou­veau prélèvement)

- Déci­sion d’hospitalisation pour gros­sesse extra-utérine ou appen­di­cite. resul­tats rendu en 1 à 2 heures évitant 5 heures d’attente aux urgences !!!

- Ajout d’électrophorèse des pro­téines sériques dans le cadre de dou­leurs osseuses (diag­nos­tic de myélome)

- La déci­sion de ne pas trans­fu­ser (si, si, le pré­lè­ve­ment est dilué par une perf!! regar­dez donc le taux de pro­téines et la créat!)

- Prise en charge par le SAMU d’un patient le samedi matin avec une gly­cé­mie très élevée dépis­tée au labo­ra­toire pour éviter un coma hyperglycémique.

- pré­lè­ve­ments effec­tués à côté de la perf (résul­tats ne cor­res­pon­daient pas aux anté­rio­ri­tés) et le patient allait être trans­fusé pour une ané­mie par hémodilution!!! …

- Sodium à 122 pour une patiente se sen­tant « confuse ».

- Hémo­glo­bine 3.7 g/dl: appel du SAMU, patient hos­pi­ta­lisé en gas­tro­lo­gie, décou­verte d’un cancer.

- Sans alarme de l’automate, j’ai décidé de véri­fier une lame pour des pla­quettes et me suis aper­çue d’un nombre consi­dé­rable d’érythroblastes : cor­rec­tion des GB => patient en leuco-neutropénie qui serait pas­sée inaperçue !

- Ané­mies sur carences vita­mi­niques qui ont éviter au patient d’avoir un myélogramme.

- Pla­quette à 5000 par micro­litre chez un petit avec pur­pura un soir au sor­tir de l’école!

- Conseil en anti­bio­thé­ra­pie ex un homme pour un pros­ta­tite sous fosfo ou augmentin

- Au moins 1 fois tous les 2 mois diag­nos­tic de pyé­lo­né­phrite chez des enfants de moins de 5 ans. 2–3 fois par an, CRP supé­rieure à 250–300 et GB très aug­men­tés pour des enfants envoyés pour sus­pi­cion d’appendicite.

- Hémo­glo­bine infé­rieure à 5–6 pour des patients « fatigués ».

- Inci­ta­tion à pra­ti­quer un myélo chez une patiente entrant (1% blaste cir­cu­lant) pour qui ni les urgen­tistes ni l’hémato cli­nique ne pen­saient à une LA —> diag de LA


Conclu­sion du SJBM :

Le SJBM a tou­jours com­battu avec achar­ne­ment l’émergence de sites de pré­lè­ve­ments vides d’automates et conti­nuera à por­ter la voix des bio­lo­gistes éthiques afin que les hautes ins­tances prennent enfin compte de l’ampleur de la catas­trophe sani­taire actuel­le­ment orches­trée. La pro­fes­sion — jeunes, aînés, phar­ma­ciens, méde­cins, hos­pi­ta­liers ou libé­raux — doit être sou­dée dans ce com­bat et il ne peut y avoir gain de cause que lorsque les exa­mens notam­ment d’urgence seront valo­ri­sés à leur juste valeur et que les normes indus­trielles seront adap­tées au domaine de la Santé et de l’Humain.

Le bureau du SJBM.

 

Voici pour le plai­sir quelque uns de vos com­men­taires, ils sont très ins­truc­tifs ;-)

Le décret des exa­mens urgents est l’un des plus impor­tants à venir (avec le n site n bio­lo­gistes) pour la future géné­ra­tion. j’ai fait une liste a minima à ne pas confondre avec les exa­mens non urgents (un iono non urgent ça existe) qui peuvent être réa­li­sés ailleurs sur un pla­teau tech­nique par exemple… le pro­blème res­tera l’accréditation de ces petits auto­mates, la cor­ré­la­tion avec les auto­mates du pla­teau et bien sûr les bio­lo­gistes médi­caux cupides qui vont pleu­rer leurs béné­fices ! alors défendez-nous, arrê­tons de pas­ser pour des cons auprès des méde­cins avec des délais de ren­dus inad­mis­sibles +++ axons sur la médi­ca­li­sa­tion de notre pro­fes­sion et non sur les écono­mies d’échelle ! merci

Je crains que cette situa­tion ne soit révo­lue, le temps de trans­port est plus long que la réa­li­sa­tion de l’examen, et lundi nos tubes étaient « per­dus »! on rêve !et les patients de ven­dredi ont pu connaitre leurs résul­tats le mardi!!Et encore, pour quelques mois encore, nous n’envoyons que les ana­lyses spé­cia­li­sées! qui nous contacte ces der­niers temps? des transporteurs..le « nou­veau trans­por­teur médi­cal » sans doute, mais le rôle des biologistes…le trans­por­teur m’a expli­qué qu’il avait des dif­fi­cul­tés à contac­ter les sites tous fer­més l’après-midi, et bien­tôt le matin.?

Notre rôle médi­cal se confir­mant de plus en plus avec les dif­fi­cul­tés ren­con­trées par les patients à contac­ter rapi­de­ment leur méde­cin trai­tant injoignable.

Au vu de ces urgences, un pla­teau tech­nique situé loin du site de pré­lè­ve­ment, ou bien dont le temps d’acheminement des pré­lè­ve­ments est allongé par les embou­teillages, ne pourra en aucun cas répondre à cette exi­gence qui me paraît légi­time dans l’intérêt de la prise en charge du patient.

Je pense que tous les sites n’ont pas besoin de réa­li­ser ces ana­lyses à condi­tion que le pla­teau tech­nique soit faci­le­ment acces­sible en très peu de temps (pour exemple, dans le grou­pe­ment dans lequel je tra­vaille, le pla­teau tech­nique est acces­sible en 5 à 10 minutes à pied selon les sites, ce qui reste cohé­rent avec la notion d’urgence).

Il faut inver­ser la ten­dance des cli­ni­ciens à prendre les bio­lo­gistes comme des pres­ta­taires de ser­vice!!! Il faut que le bio­lo­giste soit consi­déré comme un expert tout comme un ana­path !!! Nous fai­sons le diag­nos­tic, le méde­cin pres­crip­teur doit apprendre à nous res­pec­ter quand il nous envoie un patient !!! Il serait donc judi­cieux que les bio­lo­gistes réflé­chissent ensemble à un moyen pour être d’avantage considéré !!!

Le syn­di­cat est au cou­rant des pra­tiques des grou­pe­ment conduits par des finan­ciers (noves­cia, labco) qui deposent des annonces auprés des agences de recru­te­ment avec des condi­tions et salaires minables et sous pre­texte qu’ils n’arrivent pas embau­cher, ils demandent à l’ARS des déro­ga­tions pour pou­voir fonc­tion­ner sans bio­lo­giste? A quand des opé­ra­tions sans chirurgien?

Autre aspect et pas le plus facile, faire que les infir­mières libé­rales apportent rapi­de­ment les pré­lè­ve­ments ayant des ana­lyses urgentes sans attendre la fin de leur tour­née: on a des d-dimères ou des tro­po­nine pré­le­vées à 5h45 et reçues à 12h30 !! Et si elles ne peuvent pas appor­ter rapi­de­ment les tubes, qu’elles envoient le patient au labo au lieu de le pré­le­ver elle-même, même si le méde­cin a mar­qué « par IDE à domi­cile »: non le labo ne leur enlève pas le pain de la bouche, et oui on a des résul­tats plus rapides quand on vient au labo ! Et le méde­cin peut aussi noter sur l’ordonnance « à faire au labo immé­dia­te­ment », au lieu de « à faire rapi­de­ment par IDE à domi­cile » qui fait que le pré­lè­ve­ment est fait le len­de­main au mieux, et apporté 4heures après le prélèvement.

son­dage pro­ba­ble­ment orienté privé, mais je répond quand même

La pro­blé­ma­tique n’est pas la réa­li­sa­tion sur site mais le délai d’acheminement au lieu d’analyse. Contraindre tous les sites y com­pris ceux à 10 min d’un pla­teau de réa­li­ser une liste d’EBM va entraî­ner pour des rai­sons évidentes de coût (main­te­nance, CIQ, CEQ, accré­di­ta­tion, cor­ré­la­tion,…) soit la fer­me­ture de site soit l’acquisition d’automate peu fiable, assi­mi­lable à ceux que sou­hai­te­raient géné­ra­li­ser cer­tains offi­ci­naux ( http://www.depistage-officine.com/ ). Le rôle du bio­lo­giste n’est pas de se conver­tir en tech­ni­cien de site péri­phé­rique mais de sécu­ri­ser le pré-analytique et sur­tout déve­lop­per le post-analytique. Dans le groupe qui m’emploie, tro­po­nine sur chaque site, et pas un auto­mate de coa­gu­la­tion ou de bio­chi­mie à moins de 30–45 minutes. Si urgence, un tech­ni­cien ou le bio­lo­giste prend la voi­ture et ache­mine dès le pré­lè­ve­ment réa­lisé. Exemple réel, demande de DDI en urgence à 17h50 => rendu à 18h50 et appel au méde­cin. Pas de réel gain de temps si sur site. Pour les EBM urgents sur tube sec ou à gel, il faut de toute façon au moins 30 min avant cen­tri­fu­ga­tion, soit le délai d’acheminement. Exi­ger une liste déli­rante sur chaque site nous nuira plus à moyen terme et impac­tera moins les finan­ciers que les bilans des petits indé­pen­dants qui s’efforcent de le res­ter et de conci­lier baisse du B, accré­di­ta­tion et pré­sence d’un bio­lo­giste sur chaque site. Bref, un délai rai­son­nable oui, une liste exhaus­tive non. Et n’écoutez pas les beaux dis­cours des hos­pi­ta­liers sur leur liste d’urgence; j’ai fini il y a peu l’internat et si une urgence vitale (déchoc) était ren­due en moins de 1h, c’était un miracle..

Il est impen­sable qu’un enfant qui a de la fièvre et arrive dans un labo­ra­toire à 18h ne puisse avoir NFP,CRP, CBU (Sédi­ment) réa­lisé dans l’heure. De même pour un enfant pré­sen­tant des ecchy­moses inexpliquées.

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